GUIDE GENERAL DES IMMATRICULATIONS MILITAIRES FRANCAISES DE 1914 A NOS JOURS
PREAMBULE
Les lignes qui vont suivre ont pour unique vocation d'aider les lecteurs à comprendre les systèmes d'immatriculations des véhicules utilisés par les armées françaises qui seront évoquer sur le site dans la mesure du possible. Il s'agit de la compilation et la retranscription des informations que j'ai pu recueillir au fil du temps et cela n'a aucunement la prétention d'être exhaustif et fera sans aucun doute l'objet de mises à jour.
LES DEBUTS DE LA MECANISATION DE L'ARMEE FRANCAISE
En 1896, la "Commission Militaire des Automobiles" est créé. Elle est présidée par le Général Lambert, Directeur de la Section Technique de l'Artillerie. Les grandes manoeuvres de 1897 voient véritablement le premier usage d'un véhicule automobile dans l'armée française. A partie de 1898, la commission s'associe aux concours automobiles organisés par l'Automobile Club de France et envoie des délégations aux Salons de l'Automobile de Paris. Les militaires souhaitent s'informer des progrès techniques de ce moyen de transport. En 1902, est publié une note portant "Instruction sur l'emploi des automobiles dans les quartiers généraux pour les manoeuvres et voyages d'état-major". En 1905, l'Automobile Club de France organise des tests destinés pour la première fois aux expérimentations militaires de camions. Suite à ces épreuves, l'armée se porte acquéreuse de trois fourgons Delahaye.
LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DE 1914 A 1922
Au moment de l'éclatement de la Première Guerre Mondiale l'armée française ne possède que peu de véhicules. Avant la première guerre mondiale, aucun système d'immatriculation militaire n'avait vu le jour, le très faible nombre de véhicules servant dans l'armée étant immatriculés dans la série civile et uniquement ceux pouvant dépasser les 30 km/h, les autres ne l'étaient pas.
Entre Août et Décembre 1914, près de 15.000 véhicules civils furent réquisitionnés par l'armée française et ré-immatriculés. Les commandes militaires faites auprès des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne ne représentaient que 1.000 véhicules.
Les immatriculations de réquisisitions sont gérées par régions militaires et elles sont précédées d'une lettre permettant d'identifier la région militaire dans laquelle les véhicules ont été réquisitionnés.
Lettre | Région Militaire | Chef-lieu |
A | 1° Région Militaire | Lille |
B | 2° Région Militaire | Amiens |
C | 3° Région Militaire | Rouen |
D | 4° Région Militaire | Le Mans |
E | 5° Région Militaire | Orléans |
F | 6° Région Militaire | Châlons-sur-Marne |
G | 7° Région Militaire | Besançon |
H | 8° Région Militaire | Bourges |
L | 9° Région Militaire | Tours |
M | 10° Région Militaire | Rennes |
N | 11° Région Militaire | Nantes |
P | 12° Région Militaire | Limoges |
R | 13° Région Militaire | Clermont-Ferrand |
S | 14° Région Militaire | Grenoble/Lyon |
T | 15° Région Militaire | Marseille |
U | 16° Région Militaire | Montpellier |
V | 17° Région Militaire | Toulouse |
X | 18° Région Militaire | Bordeaux |
Y | 19° Région Militaire | Algérie |
W | 20° Région Militaire | Nancy |
... | 21° Région Militaire | Epinal |
Z | Gouvernement militaire de Paris | Paris |
Les 1°, 2°, 6°, 20° et 21° régions militaires n'ont pas utilisées les lettres de réquisitions car les véhicules concernés étaient situés dans la zone des armées et ont été directement immatriculés dans le système militaire. L'Algérie a fourni des véhicules dont on ne peut certifier s'ils ont porter la lettre correspondante. Par ailleurs, il faut préciser que les lettres de réquisitions sont rarement observés.
Durant cette période, le GQG du Général Joffre a mis en place une logistique sur 3 niveaux :
- Les Centres d'Approvisionnement de Matériel Automobile (CAMA), situés à Vincennes et à Lyon. Ceux-ci commandent les véhicules aux constructeurs, suivent leurs livraisons et les réceptionnent. Celui de Vincennes s'occupent des constructeurs situés en région parisienne ainsi qu'aux britanniques et aux américains. Celui de Lyon traite avec les constructeurs de la région lyonnaise, mais aussi avec Peugeot Montbéliard et Fiat à Turin.
- Les Parcs d'Organisations Automobiles (POA), situés à Dijon et à Versailles. Ceux-ci reçoivent les véhicules des CAMA et constituent les unités automobiles pour les envoyer aux armées.
- Les Services Automobiles des Armées (SAA) sont les utilisateurs finaux chargés de la répartitiion, de l'usage et de l'entretien courant des véhicules placés sous leur responsabilité. L'armée française dispose alors de 16 SAA.
Il fallait identifier les véhicules déjà en usage ainsi que tous ceux à venir afin de gérer au mieux l'affectation et l'entretien. C'est à ce moment que fut décidé de la création de la série numérique, à la fin de novembre 1914. Dès ce moment et jusqu'au 1er trimestre de 1915, la priorité fut de recenser les véhicules en service au niveau le plus bas, les SAA. C'est à la fin du premier semestre 1915 que les dernières immatriculations furent attribuées en remplacement des immatriculations civiles ou de circonstance.
Dès le premier trimestre 1915, les POA devenant opérationnels, ils immatriculent directement les véhicules qu'ils reçoivent des CAMA. A partir du début 1916, les CAMA immatriculent les véhicules réceptionnés des constructeurs.
En dehors du système numérique mis en place, il est bon de rappeler que la réquisition est utilisée tout au long de la guerre. Les réquisitions étaient organisées au niveau de la Région Militaire. Une instruction de l'Etat-major prévoyait que les véhicules réquisitionnés devaient prendre une immatriculation spéciale, consistant en une lettre caractérisant la région militaire, suivie d'un numéro de série. Au tout début de la guerre, la disposition ne fut pas appliquée. Ce fut vers la mi-1915 que les services automobiles de l'intérieur eurent terminé de réimmatriculer avec le format de réquisition. Mais 6 mois plus tard, ces mêmes services reçurent l'ordre de passer à la série numérique et d'abandonner le format de réquisition.
Le Dépôt de Matériel Automobile et de Personnel (DMAP) est une entité à vocation nationale ayant pour but la réparation, le reconditionnement ou la transformation de véhicules non neufs. Les camions affectés à cette entité pour l'entraînement des conducteurs avaient une immatriculation distincte représentée par les lettres DMAP suivies d'un numéro de série dans les séquences 1000 ou 2000. Le DMAP reçut lui aussi l'ordre de passer en série numérique au début de 1916.
Le Gouvernement Militaire de Paris (GMP) a fait l'objet de plusieurs types d'immatriculations :
- Août 1914, les véhicules réquisitionnés dans la zone de compétence du GMP reçoivent des immatriculation de réquisitions ordinaires.
- Novembre 1914, les véhicules du GMP reçoivent une tranche numérique spécifique car sa zone de compétence se trouve dans la zone des armées.
- Début 1915, les véhicules du GMP reprennent une immatriculation de réquisition car la juridiction du GMP repasse en zone de l'intérieur, le préfixe Z est ajouté en avant des immatriculations de la série numérique.
- Début 1916, les véhicules du GMP sont réimmatriculés dans la série numérique comme la totalité des véhicules en service dans les armées.
Période | Tranche attribuée | Bénéficiaire |
1914 | 1 à 1 000 | Service Automobile de la 1° Armée |
1914 | 1 001 à 2 000 | Service Automobile de la 2° Armée |
1914 | 2 001 à 3 000 | Service Automobile de la 3° Armée |
1914 | 3 001 à 4 000 | Service Automobile de la 4° Armée |
1914 | 4 001 à 5 000 | Service Automobile de la 5° Armée |
1914 | 5 001 à 6 000 | Service Automobile de la 6° Armée |
1914 | 6 001 à 7 000 | Service Automobile de la 8° Armée |
1914 | 7 001 à 8 000 | Service Automobile de la 10° Armée |
1914 | 8 001 à 9 000 | Service Automobile Inspection Neumager |
1914 | 9 001 à 10 000 | Service Automobile Inspection de Montravel |
1914 | 10 001 à 11 000 | Service Automobile de la 1° Armée |
1914 | 11 001 à 12 000 | Service Automobile de la 2° Armée |
1914 | 12 001 à 13 000 | Service Automobile de la 3° Armée |
1914 | 13 001 à 14 000 | Service Automobile de la 4° Armée |
1914 | 14 001 à 15 000 | Service Automobile de la 5° Armée |
1914 | 15 001 à 16 000 | Service Automobile de la 6° Armée |
1914 | 16 001 à 17 000 | Service Automobile de la 8° Armée |
1914 | 17 001 à 18 000 | Service Automobile de la 10° Armée |
1914 | 18 001 à 19 000 | Service Automobile Inspection Neumager |
1914 | 19 001 à 20 000 | Service Automobile Inspection de Montravel |
1914-1915 | 20 001 à 23 000 | Service Automobile du GMP |
1914-1915 | 23 001 à 26 000 | Parc d'Organisation de Dijon |
1914-1915 | 26 001 à 28 000 | Parc d'Organisation de Versailles |
1914-1915 | 28 001 à 29 000 | Service Automobile du GQG |
1915 | 29 001 à 30 000 | Service Automobile du DAV puis DAV et DAL |
1915 | 30 001 à 31 000 | Service Automobile de la 1° Armée |
1915 | 31 001 à 32 000 | Service Automobile de la 2° Armée |
1915 | 32 001 à 33 000 | Service Automobile de la 3° Armée |
1915 | 33 001 à 34 000 | Service Automobile de la 4° Armée |
1915 | 34 001 à 35 000 | Service Automobile de la 5° Armée |
1915 | 35 001 à 36 000 | Service Automobile de la 6° Armée |
1915 | 36 001 à 37 000 | Parc d'Organisation de Versailles |
1915 | 37 001 à 38 000 | Service Automobile de la 10° Armée |
1915 | 38 001 à 39 000 | Service Automobile Inspection Neumager |
1915 | 39 001 à 40 000 | Service Automobile Inspection Montravel |
1915 | 40 001 à 45 000 | Parc d'Organisation de Dijon |
1915 | 45 001 à 46 000 | Parc d'Organisation de Versailles |
1915 | 46 001 à 47 000 | Service Automobile de la 8° Armée |
1915 | 47 001 à 50 000 | Parc d'Organisation de Versailles |
1915 | 50 001 à 60 000 | Parc d'Organisation de Versailles |
1915 | 60 001 à 75 000 | Artillerie d'Assaut (1) |
1915 | 75 001 à 80 000 | Parc d'Organisation de Versailles |
1915 | 80 001 à 90 000 | tranche probablement non affectée |
1916 | 90 001 à 90 250 | Groupement Automobile de la 3° Région Militaire |
1916 | 90 251 à 90 500 | Groupement Automobile de la 4° Région Militaire |
1916 | 90 501 à 90 750 | Groupement Automobile de la 5° Région Militaire |
1916 | 90 751 à 91 000 | Groupement Automobile de la 7° Région Militaire |
1916 | 91 001 à 91 250 | Groupement Automobile de la 8° Région Militaire |
1916 | 91 251 à 91 500 | Groupement Automobile de la 9° Région Militaire |
1916 | 90 501 à 91 750 | Groupement Automobile de la 10° Région Militaire |
1916 | 90 751 à 92 000 | Groupement Automobile de la 11° Région Militaire |
1916 | 92 001 à 92 250 | Groupement Automobile de la 12° Région Militaire |
1916 | 92 251 à 92 500 | Groupement Automobile de la 13° Région Militaire |
1916 | 92 501 à 92 750 | Groupement Automobile de la 14° Région Militaire |
1916 | 92 751 à 93 000 | Groupement Automobile de la 15° Région Militaire |
1916 | 93 001 à 93 250 | Groupement Automobile de la 16° Région Militaire |
1916 | 93 251 à 93 500 | Groupement Automobile de la 17° Région Militaire |
1916 | 93 501 à 93 750 | Groupement Automobile de la 18° Région Militaire |
1916 | 93 751 à 94 500 | Groupement Automobile du GMP |
1916 | 94 501 à 95 500 | Réserve Générale Automobile |
1916 | 95 501 à 96 500 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Vincennes |
1916 | 96 501 à 97 500 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Lyon |
1916 | 97 501 à 100 000 | Dépôt de Matériel Automobile et de Personnel |
1916 | 100 001 à 110 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Vincennes |
1916 | 110 001 à 120 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Lyon |
1916 | 120 001 à 130 000 | Dépôt de Matériel Automobile et de Personnel |
1916 | 130 001 à 135 000 | Dépôt de Matériel Automobile et de Personnel |
1917-1918 | 135 001 à 145 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Lyon |
1917-1918 | 145 001 à 150 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Vincennes |
1917-1918 | 150 001 à 160 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Lyon |
1917-1918 | 160 001 à 180 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Vincennes |
1917-1918 | 180 001 à 200 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Vincennes |
1917-1918 | 200 001 à 210 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Lyon |
1917-1918 | 210 001 à 215 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Lyon |
1917-1918 | 215 001 à 225 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Vincennes |
1917-1918 | 225 001 à 230 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Lyon |
1917-1918 | 230 001 à 235 000 | Centre d'Approvisionnement de Matériel Automobile de Vincennes |
1918-1922 | 235 001 à 250 000 |
(1) Les chars Renault FT engagés en 1940 portaient leur immatriculation d'origine.
FORD T immatriculée 222 692 appartenant à une unité non identifée de l'Armée de Terre photographiée en Allemagne en 1920.
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LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DE 1923 A 1940
SPECIFIQUES AUX CHARS DE COMBAT
Les chars de combat de l'armée française n'ont pas été enregistrés dans les systèmes des commandes militaires de 1923 à 1945 mais ont fait l'objet d'un système qui leur est propre. Une exception est à noter, le Somua S 35 est le seul char à avoir été inclus dans le système d'immatriculation des commandes militaires du fait qu'il était classé commune une automitrailleuse de cavalerie et non comme un char de combat.
Les chars de combat ont tous reçus une tranche de numérotation spécifique dont le détail suit :
Type de char | Tranche attribuée |
FCM 2C | 1 à 10 puis 90 à 99 |
Renault B1 | 101 à 135 |
Renault B1 bis | 201 à 915 |
Renault D1 | 1 001 à 1 261 |
Renault D2 | 2 001 à 2 103 |
FCM 36 | III 30 001 à III 30 100 |
Hotchkiss H35 & H39 | III 40 001 à III 41 103 |
Renault R35 & R40 | III 50 001 à III 51 627 |
Les chars FCM 2C ont reçus deux immatriculations, la première de 1 a 10 puis une réimmatriculation, le 10 devenant le 90, le 1 le 91 et ainsi de suite.
Les chars légers FCM 36, Renault R35, Renault R40, Hotchkiss H35 et Hotchkiss H39 reçoivent un matricule qui pourrait porter à confusion avec les immatriculations des commandes militaires, cependant leur composition est la suivante :
- les deux premiers chiffres sont propres aux constructeurs : 30 = FCM, 40 = Hotchkiss et 50 = Renault
- les trois chiffres suivants indique le numéro d'ordre
HOTCHKISS H39 immatriculé III 40 777 appartenant au 2° Régiment de Cuirassiers photographié en 1940.
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LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DES COMMANDES MILITAIRES DE 1923 A 1945
Le décret du 31 décembre 1922 redéfini les règles d'attribution des immatriculations des véhicules en services dans les armées. Un drapeau III précède 1 à 5 chiffres en blanc sur fond noir, attribués par tranches aux différents constructeurs selon les marchés. Ces immatriculations sont reprises dans le GBM n° 3 où François Vauvillier présente un dossier exceptionnel d'une centaine de pages. L'ensemble des tranches de 1000 en 1000 sont intégralement reprises pour toute la période de 1923 à 1938, illustrées par des photographies et des planches inédites.
A cette époque, des différences intéressent les immatriculations militaires utilisées dans les colonies et mandats français. La tranche de 1 à 2000 a été principalement affectée au Levant (Syrie et Liban), celle de 4001 à 5000 à l'Algérie et la Tunisie et celle de 6001 à 8000 au Maroc. Certains documents photographiques présentent des véhicules militaires spécifiques à la Cochichine ayant une immatriculation avec un préfixe CSM ou COC (Corps d'Occupation de Chine).
Période | Tranche attibuée |
Commandes militaires du 01/01/1923 au 16/04/1938 | III 1 à III 99 999 |
Commandes militaires du 01/01/1923 au 16/04/1938 (Remorques) | III 100 000 à III ....... |
Le système d'immatriculation étant épuisé 15 ans après sa création, l'arrêté du 16 avril 1938 prévoit qu'un M précède le même ensemble. Durant la seconde guerre mondiale, il en sera de même avec les lettres P puis K.
Période | Tranche attribuée |
Commandes militaires du 16/04/1938 à fin 1939 | M III 1 à M III 99 999 |
Commandes militaires de fin 1939 au printemps 1940 | P III 1 à P III 99 999 |
Commandes militaires du printemps 1940 au 08/05/1945 | K III 1 à K III 99 999 |
LES IMMATRICULATIONS DES REQUISITIONS MILITAIRES ET DU CAMOUFLAGE DU MATERIEL DE 1939 A 1945
De septembre à décembre 1939, près de 290.000 véhicules civils sont réquisitionnés. Les véhicules sont repeints et réimmatriculés dans des séries ou une lettre et une tranche numérique caractérisent la Région Militaire. Bien souvent un drapeau tricolore précède l'ensemble, mais il y a de nombreuses variantes (lettre manquante ou décalée, groupe de 6 chiffres coupé en deux par un tiret, voire un inversion de la tranche numérique et de la lettre...), les tranches d'immatriculation sont une reconstitution provisoire, aucun document officiel d'origine n'ayant été retrouvé à ce jour.
Lors de la signature de l'armistice du 22 juin 1940 signé entre le régime de Vichy et l'occupant, le lieutenant-colonel Mollard, chef du CDM (Camouflage Du Matériel) va redonner une immatriculation civile à des milliers de véhicules réquisitionnés afin d'affaiblir l'occupant. La note du 4 juillet 1940 instaure un système d'immatriculation inédit d'apparence civile. Le dernier chiffre indique le constructeur du véhicule : 1 = Renault, 2= Citroën, 3 = Peugeot, 4 = Berliet, 5 = Panhard, 6 = Latil, 7 = Saurer, 8 = Unic, 9 = Rochet-Schneider, 10 = Matfor, 15 = autres constructeurs.
Région Militaire | Tranche attribuée | Camouflage du matériel |
Réquisitions 1re Région Militaire (Lille) | A III 10 001 à A III 50 000 environ | |
Réquisitions 2e Région Militaire (Amiens) | B III 50 001 à B III 100 000 environ | |
Réquisitions 3e Région Militaire (Rouen) | C III 100 001 à C III 145 000 environ | |
Réquisitions 4e Région Militaire (Le Mans) | D III 145 001 à D III 201 000 environ | |
Réquisitions 5e Région Militaire (Orléans) | E III 201 001 à E III 240 000 environ | |
Réquisitions 6e Région Militaire (Metz) | F III 240 001 à F III 285 000 environ | |
Réquisitions 7e Région Militaire (Besançon) | G III 285 001 à G III 319 000 environ | 1 à 99 999 VG 1 à 15 |
Réquisitions 8e Région Militaire (Dijon) | H III 313 001 à H III 370 000 environ | |
Réquisitions 9e Région Militaire (Tours) | L III 370 001 à L III 407 000 environ | 1 à 99 999 VJ 1 à 15 |
Réquisitions 9e Région Militaire (Tours) subdivision de Limoges (ex 12e RM) | P III 364 001 à P III 372 000 environ | |
Réquisitions 9e Région Militaire (Tours) subdivision de Limoges (ex 12e RM) | P III 396 001 à P III 406 000 environ | |
Réquisitions 10 Région Militaire (Rennes) dissoute en 1934 | ||
Réquisitions 11e Région Militaire (Nantes) | N III 407 001 à N III 447 000 environ | |
Réquisitions 12e Région Militaire (Limoges) dissoute en 1934 | 1 à 99 999 VM 1 à 15 | |
Réquisitions 13e Région Militaire (Clermont-Ferrand) | R III 440 001 à R III 475 000 environ | 1 à 99 999 VN 1 à 15 |
Réquisitions 14e Région Militaire (Lyon) | S III 475 001 à S III 520 000 environ | 1 à 99 999 VO 1 à 15 |
Réquisitions 15e Région Militaire (Marseille) | T III 520 0001 à T III 570 000 environ | 1 à 99 999 VP 1 à 15 |
Réquisitions 16e Région Militaire (Montpellier) | U III 571 001 à U III 600 000 environ | 1 à 99 999 VR 1 à 15 |
Réquisitions 17e Région Militaire (Toulouse) | V III 590 001 à V III 620 000 environ | 1 à 99 999 VS 1 à 15 |
Réquisitions 18e Région Militaire (Bordeaux) | X III 620 001 à X III 680 000 environ | 1 à 99 999 VT 1 à 15 |
Réquisitions 19e Région Militaire (Alger) | Y III 680 001 à Y III 710 000 environ | 1 à 99 999 VU 1 à 15 |
Réquisitions 19e Région Militaire (Alger) après 1942 | Y III 900 000 et supérieur | |
Réquisitions 20e Région Militaire (Nancy) | W III 710 001 à W III 745 000 environ | |
Réquisitions Région Militaire de Paris | Z III 745 001 à Z III 845 000 environ | |
Réquisitions Tunisie | J III 845 001 à J III 860 000 environ | 1 à 99 999 VY 1 à 15 |
Réquisitions Maroc | K III 850 001 à K III 900 000 environ | 1 à 99 999 VU 1 à 15 |
Réquisitions individuelles de la 1re Armée (Lille) après octobre 1939 | P III 901 001 à P III 902 000 | |
Réquisitions individuelles de la 9e Armée (Tours) après octobre 1939 | P III 909 001 à P III 910 000 | |
Réquisitions individuelles du GQG après octobre 1939 | P III 910 001 à P III 912 000 | |
Réquisitions Levant (Syrie et Liban) | TL III 10 001 et supérieur | 1 à 99 999 VZ 1 à 15 |
Réquisitions Indochine (Cochinchine) | CSM III 1 et supérieur | |
Réquisitions Indochine (Tonkin) | TSM III 1 et supérieur |
CITROEN TRACTION immatriculée E III 204 215 appartenant au 3° Groupe de Reconnaissance de Corps d'Armée photographiée en 1939.
Elle est immatriculée dans la tranche des véhicules de réquistion de la 5° Région Militaire.
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En 1939 et 1940, des véhicules ont été immatriculés à Paris avec un préfixe DP (Défense Passive). Exemple : DP 20 .
A partir de 1942, les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord ajoutaient les lettres FFL devant le drapeau pour différencier leurs véhicules avec ceux du régime de Vichy. Exemple : FFL III 12345 .
L'arrivée en novembre 1942 en Zone Libre provoquera de nouvelles réquisitions, mais un grand nombre de véhicules "camouflés" auront été soustraits à l'occupant.
A partir de 1942, les Etats-Unis fournissent un grand nombre de véhicules neufs, ce qui occasionne une refonte du système d'immatriculation en 1945.
LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DE 1943 A 1945
SPECIFIQUES AUX VEHICULES VEHICULES ALLIES DU PRET-BAIL
Suite au accords de la conférence interalliée de janvier 1943, plus communément appelés accords d'ANFA, définissant le réarmement de l'armée française d'Afrique et la dissolution de l'armée d'armistice, la France Libre bénéficie du prêt-bail. Au lendemain du débarquement allié en Afrique du Nord, les Forces Françaises d'Afrique renforcée par les Forces Françaices Libres sont engagées en Tunisie et il faut la doter de matériel plus moderne pour lui permettre de mener des opérations offensives.
Le réarmement en matériel américain avait été étudié dès le mois de novembre 1942 et prévoyait alors la constitution de 8 divisions d'iinfanterie et de 3 divisions blindées. Dans les faits, 5 divisions d'infanterie et 3 divisions blindées seront constituées et la première tranche de livraison effectuée courant août 1943 permettra d'armer le Corps Expéditionnaire Français en Italie. Seule la 1° Division Française Libre continuera d'être approvisionnée par les Britanniques.
Les véhicules livrés au titre du prêt-bail seront tous immatriculés dans des tranches numériques spécifiques et conserveront leurs immatriculations jusqu'à la mise en place du nouveau système de 1947.
Une première tranche de livraison sera effectuée pour le rééquipement avec le système suivant :
Tranche attribuée | Catégorie de véhicules |
III 400 000 et supérieur | Tous types de véhicules confondus |
WILLYS MB immatriculée III 468 503 appartenant à une unité inconnue des Troupes d'Occupation en Allemagne photographiée en 1945.
© Droits Réservés - Auteur Inconnu
Un deuxième tranche de livraison sera effectuée pour le remplacement des véhicules détruits ou hors d'usage avec le système suivant :
Tranche attribuée | Catégorie de véhicules |
III 90 000 et supérieur | Tous types de véhicules confondus |
WILLYS MB immatriculée III 95 133 baptisée "BIQUETTE"
appartenant à la 12° Compagnie du 3° Bataillon du Régiment de Marche du Tchad photographiée en 1945.
© Ecpad Images Défense
Les remorques et semi-remorques avec le système suivant :
Tranche attribuée | Catégorie de véhicules |
III 160 000 et supérieur | Tous types de remorques confondues |
FRUEHAUF M8 immatriculée III 163 086 appartenant à la Compagnie d'Appui du 2° Bataillon du Régiment de Marche du Tchad photographiée en 1944.
© Droits réservés - Auteur Inconnu
LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DE 1944 A 1946
La DM n° 01660 31/DGM du 8 novembre 1944 unifie toutes les immatriculations antérieures des véhicules de l'armée française, qu'il s'agisse d'engins de commandes militaires anciennes, de réquisition ou de prise. Ceux livrés en Afrique du française du Nord par les Américains au titre du prêt-bail et ceux de provenance alliée affectés par le centre de répartition du matériel allié à Angers sont exclus de cette réforme. Le nouveau système comporte :
1) une lettre initiale identifiant la région militaire suivant un code basé sur celui utilisé en 1939 pour les immatriculations de réquisitions :
Région Militaire | Lettre |
1° Région Militaire (Lille) | A |
2° Région Militaire (Amiens) | B |
3° Région Militaire (Rouen) | C |
4° Région Militaire (Angers) | D |
5° Région Militaire (Orléans) | E |
6° Région Militaire (Châlons-sur-Marne) | F |
8° Région Militaire (Dijon) | H |
9° Région Militaire (Poitiers) | G |
10° Région Militaire (Strasbourg) | L |
11° Région Militaire (Nantes) | N |
12° Région Militaire (Limoges) | Q |
13° Région Militaire (Clermont-Ferrand) | R |
14° Région Militaire (Lyon) | S |
15° Région Militaire (Marseille) | T |
16° Région Militaire (Montpellier) | U |
17° Région Militaire (Toulouse) | V |
18° Région Militaire (Bordeaux) | X |
20° Région Militaire (Nancy) | W |
21° Région Militaire (Metz) | P |
Région Militaire de Paris | Z |
2) un numéro de six ou sept chiffres permettant la classification par catégorie de véhicules :
Tranche attribuée | Catégorie de véhicule |
000 001 à 100 000 | Motocyclettes avec ou sans side-car |
100 001 à 200 000 | Voitures de liaison ordinaires (puissance inférieure à 15 CV) |
200 001 à 300 000 | Voitures de grande liaison (puissance supérieure à 15 CV) |
300 001 à 400 000 | Ambulances et autocars sanitaires |
400 001 à 500 000 | Camionnettes et véhicules utilitaires (charge utile inférieure à 2 tonnes) |
500 001 à 600 000 | Camions ordinaires (charge utile de 2 à 5 tonnes) |
600 001 à 700 000 | Camions ordinaires (charge utile supérieure à 5 tonnes) |
700 001 à 800 000 | Camions spéciaux (bennes, ateliers, magasins, dépannage, citernes, etc.) |
800 001 à 850 000 | Autocars |
850 001 à 950 000 | Tracteurs de semi-remorques |
950 001 à 999 999 | Tracteurs |
1 000 001 à 1 100 000 | Chars de combat et automitrailleuses |
1 500 001 à 1 600 000 | Remorques et cuisines roulantes |
Ce nouveau système, qui doit impérativement être mis en application avant le 1er janvier 1945, remplace tous les systèmes antétieurs, y compris la série K III 1 à K III 99 999 que l'on continuera pourtant d'entrevoir jusque dans les dernières semaines de la guerre.
MERCEDES-BENZ 540 K immatriculée III L 201 625 appartenant à la Compagnie Hors-Rang du 3° Bataillon du Régiment de Marche du Tchad en 1945
Elle est immatriculée dans la série des voitures de grande liaison de la 10° Région Militaire (Strasbourg)
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LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DE 1946 A 1954
SPECIFIQUES AU CORPS EXPEDITIONNAIRE FRANCAIS EN EXTREME-ORIENT
Durant le conflit d'Indochine, suite à un afflux massif de matériels, le CEFEO (Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient) met en place une série numérique des véhicules composée de 5 chiffres précédés des lettres IC et d'un drapeau tricolore, du type : III IC 12345
Cette nouvelle série numérique permet un classement par catégories de véhicules dont les catégories sont les suivantes :
Tranche attribuée | Catégorie de véhicules |
III IC 00 001 à III IC 29 999 | Véhicules de liaison tous terrains et routiers, motocyclettes |
III IC 30 000 à III IC 32 999 | Véhicules sanitaires |
III IC 33 000 à III IC 49 999 | Véhicules de transports (CU inférieure à 2 tonnes) |
III IC 50 000 à III IC 59 999 | Véhicules de transports (CU inférieure à 4 tonnes) |
III IC 60 000 à III IC 69 999 | Véhicules de transports (CU supérieure à 4 tonnes) |
III IC 70 000 à III IC 71 999 | Véhicules de dépannage |
III IC 72 000 à III IC 74 999 | Véhicules spéciaux et amphibies non armés |
III IC 80 000 à III IC 89 999 | Véhicules de combat armés et non blindés |
III IC 90 000 à III IC 94 999 | Véhicules de combat armés et blindés |
III IC 95 000 à III IC .. ... | Véhicules prototypes |
WILLYS MB immatriculée III IC 19 515 appartenant à une unité non identifiée du C.E.F.E.O photographiée en 1952.
Elle est immatriculée dans la série des véhicules de liaison tous terrains et routiers.
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LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DE 1946 A 1959
SPECIFIQUES AUX TROUPES COLONIALES ET AUX TROUPES DE MARINE STATIONNEES EN ZONES "OUTRE-MER"
A la suite de la défaite de Dien Bien Phû, l'empire colonial français se trouve dans une situation difficile et les pays le composant sont partagés entre le désir d'indépendance et la pérennité économique. Les troupes françaises stationnées dans ces pays ne sont plus des "Troupes Coloniales", mais des "Troupes de Marine".
Les Troupes Coloniales et les Troupes de Marine sont présentes aux Antilles, dans le Pacifique, l'Océan Indien et en Afrique. Elles se voient dotées de matériels plus ou moins spéciaux qui sont enregistrés dans une série numérique spécfique à 6 chiffres.
Ce système qui n'est pas très connu est encore en phase d'étude. Les dates de mise en place et d'arrêt sont extrapolées. Le mode de fonctionnement est confirmé, mais il reste encore à affiner les codes qui sont les suivants :
- le 1er chiffre identifie la zone outre-mer
Zone Outre-Mer | Code |
Côte-d'Ivoire, Togo, Bénin, Burkina Fasso | 2 |
Mauritanie, Mali, Sénégal | 3 |
Niger, Tchad, Congo, Centrafrique | 4 |
Océan Indien : Madagascar, Ile de la Réunion | 5 |
Antilles : Guyane, Martinique, Guadeloupe | 6 |
Djibouti | 7 |
Océan Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Polynésie | 8 |
- le 2e chiffre identifie la catégorie de véhicule
Catégorie de véhicules | Code |
Motos et side-car | 0 |
Véhicules de liaison tous terrains et routiers | 1 |
Véhicules de grande liaision et véhicules radio | 2 |
Véhicules sanitaires | 3 |
Véhicules de transport (CU inférieure à 2 tonnes) | 4 |
Véhicules de transport (CU supérieure à 2 tonnes et inférieure à 4 tonnes) | 5 |
Véhicules de transport (CU supérieure à 4 tonnes) | 6 |
Véhicules tracteurs | 7 |
WILLYS MB immatriculée III 311 699 appartenant au 7° Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine photographiée en 1959.
Elle est immatriculée dans la série des véhicules de liaison tous terrains et routiers en Mauritanie, Mali et Sénégal.
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LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DES FORCES FRANCAISES METROPOLITAINES DE 1947 A 1959
Du fait des circonstances dues à la régularisation des unités des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), le système de 1944 avait été établi sur une base régionale, chaque Région Militaire disposant de son propre registre, un double étant destiné à l'administration centrale à Paris avec mise à jour mensuelle. Dans ces conditions, les indications chiffrées doublonnaient dans de nombreux cas et ne se distinguaient que par la lettre initiale.
En 1947, la gestion des immatriculations relève uniquement de l'administration centrale. Dès lors, les lettres préfixes des RM disparaissent. Les numéros demeurent à six chiffres pour les véhicules et 7 chiffres pour les remorques.
Comme en 1944, le premier chiffre doit indiquer la catégorie de véhicules mais avec de nouvelles tranches dont vous trouverez les plages déterminées à ce jour, ci-après :
Tranche attribuée | Catégorie de véhicules |
III 000 000 | Véhicules de grande liaison routière, véhicules de liaison tous terrains et command cars |
III 100 000 | Véhicules de liaison routiers |
III 200 000 | Motocyclettes |
III 300 000 | Véhicules sanitaires |
III 400 000 | Camionnettes utilitaires et spécialisées, breaks |
III 500 000 | Camions utilitaires et spécialisés |
III 600 000 | Camions utilitaires et spécialisés, grues et autocars |
III 700 000 | Tracteurs tous terrains et routiers, d'artillerie et agricoles |
III 800 000 | Véhicules de combat |
III 900 000 | Prototypes chenillés |
III 100 0000 | Remorques et semi-remorques |
Cependant, il est important de préciser qu'il ne s'agit que d'une vision partielle de ce système. Il existe encore de nombreuses zones d'ombre concernant la répartition effective des tranches par types de véhicules.
De plus, pour l'Armée de l'Air et la Marine, le deuxième chiffre est obligatoirement un 3 (Air), ou un 4 (Mer). Mais la présence du chiffre 3 en deuxième position ne signifie pas obligatoirement que le véhicule appartient à l'armée de l'air et ce principe se confirme également pour le chiffre 4. Contrairement au système de 1944 qui n'avait pas touché aux séries 400 000 et 90 000 du prêt-bail, le système de 1947 la fait disparaître, fondant en un ensemble unique l'ensemble du parc automobile de l'armée française.
De gauche à droite PEUGEOT 403 immatriculée III 030 309 , RENAULT DAUPHINE immatriculée III 139 264 et PEUGEOT immatriculée III 331 0174
qui appartiennent au 15° Régiment du Génie de l'Air photographiées à Toul en 1966.
La première est immatriculée dans la tranche des voitures de grande liaison, la seconde est enregistrée dans la tranche des voitures de liaison routière.
La troisième porte une immatriculation de 1963 conforme au système en vigueur.
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LES IMMATRICULATIONS MILITAIRES DE 1960 A AUJOURD'HUI
A partir de 1960, tout véhicule automobile, remorque ou semi-remorque d'un poids total en charge supérieur à 50 kilogrammes doit être muni à l'avant et à l'arrière de plaques de contrôle dites plaques d'immatriculation. Les remorques, semi-remorques et motocyclettes ne sont munies que de la plaque arrière. Ces plaques reçoivent le numéro d'immatriculation qui doit être précédé d'une bande tricolore (bleu, blanc, rouge) symbole de la nationalité. Chacune de ces plaques est constitués soit par une surface faisant partie intégrante du châssis ou de la carrosserie, soit par une pièce rapportée fixée au véhicule d'une manière inamovible, la facte portant le numéro d'immatriculation étant tournée vers l'extérieur. Les véhicules automobiles dépendant du Ministère de la Défense sont immatriculés dans une série particulière comprenant les véhicules des armées de terre, mer, air et services communs. Les numéros d'immatriculation sont attribués par la Direction Centrale du Matériel de l'Armée de Terre pour les véhicules de l'armée de terre, des directions et services étrangers aux trois armées et des services communs, par les armées air et mer et par la gendarmerie pour leur propres véhicules.
Tout véhicule reçoit un numéro d'immatriculation à 7 chiffres jusqu'en 1979, à 8 chiffres à partir du 1er janvier 1980. Les caractéristiques ont la signification suivante :
- le 1er chiffre identifie l'armée à laquelle appartient le véhicule
Armées et Services | 1960 à 1969 | 1970 à 1980 | 1989 à 2013 | Depuis 2014 |
Gendarmerie (1) | 2 | 6 | 2 | - |
Service d'Infrastructure de la Défense | - | - | - | 3 |
Direction Interarmées des Réseaux d'Infrastructure et des Systèmes d'Information | - | - | - | 4 |
Armée de Terre | 2 | 6 | 6 | 6 |
Armée de l'Air | 3 | 7 | 7 | 7 |
Marine Nationale | 4 | 8 | 8 | 8 |
Directions et Services Etrangers aux trois armées, Services Communs | 5 | 9 | 9 | 9 |
(1) Jusqu'en 1988, la Gendarmerie Nationale était incluse dans le code préfixe de l'armée de terre, seule la grenade sur le drapeau tricolore distinguait ses véhicules
- le 2e chiffre jusqu'en 1979, puis les 2e et 3e chiffres à partir du 1er janvier 1980 fixent l'année de fabrication ou de reconstruction du véhicule
- le 3e chiffre jusqu'en 1979, puis le 4e chiffre à partir du 1er janvier 1980 identifie la catégorie du véhicule
Catégorie de véhicules | NEUFS | RECONSTRUITS |
Voitures de liaison, autocars | 1 | 5 |
Camionnettes utilitaires et spécialisées, breaks | 2 | 6 |
Camions utilitaires et spécialisés, tracteurs et engins tracteurs de franchissement, de terrassement et de manutention, grues | 3 | 7 |
Engins blindés | 4 | 8 |
Motos, triporteurs | 9 | 9 |
Avant-trains, remorques, semi-remorques et engins tractés de franchissement, de terrassement et de manutention | 0 | 0 |
- les 4 derniers chiffres représentent le numéro d'ordre dans l'année, ils sont attribués à l'intérieur de chaque grande famille dans l'ordre croissant des numéros 0001 à 9999
L'instruction n° 19600/DEF/SIMMT/SDTL/BEQT relative à la mise en oeuvre de la gestion logistique des biens du milieu terrestre du 22 avril 2014 défini le nouveau champ d'uilisation des immatriculations militaires. Le numéro d'immatriculation est propre à chaque MOA, grands services ou directions et les registres sont détenus par le SIMMT. Le premier chiffre de l'immatriculation est soit dédié à chaque MOA, grand service ou direction, soit commun à certains d'entre eux si le volume du parc est moins significatif. Les codes des MOA, service ou direction sont à compter de cette date les suivants :
Code | Armées & Services |
3 | Service de l'Infrastructure de la Défense |
4 | Direction Interarmées des Réseaux d'Infrastructure et des Systèmes d'Information |
6 | Armée de Terre |
7 | Armée de l'Air |
8 | Marine Nationale |
9 | Directions et Services Etrangers aux Armées, Services Communs |
LES IMMATRICULATIONS DES FORCES FRANCAISES EN ALLEMAGNE
Grâce à l'insistance des alliés occidentaux, la France finit par obtenir une zone d'occupation en Allemagne qui lui soit propre, y compris dans l'ancienne capitale du Reich. La France reçoit la partie nord de Berlin et un zone dans le sud de l'Allemagne jouxtant les frontières françaises et luxembourgeoise.
Au début de cette période les matériels roulants de ce qu'on appelle les troupes d'occupation en Allemagne (TOA) sont constitués de véhicules américains équipant les forces françaises, auxquels s'ajoute des véhicules de prise récupérés dans les dépôts de l'ex-armée allemande. Il en va de même pour la zone française en Autriche.
A partir de 1946, les usines automobiles d'outre-Rhin recommencent à produire des véhicules qui sont des modèles de la période de guerre. Le gouvernement ouest-allemand est financièrement mis à contribution par le biais d'indemnités journalières destinées à l'entretien des troupes d'occupation. Les sommes attibuées aux Forces Françaises en Allemagne et en Autriche selon l'appellation adoptée en 1954, sont dépensées sur place et permettent des commandes importantes et variées. A ce titre, les véhicules des Forces Françaises en Allemagne (FFA) puis des Forces Françaises Stationnées en Allemagne (FFSA) réalisés sur des crédits FODI (frais d'occupation ou des dépenses imposées) ont des plaques rouges avec des chiffres blancs du type III 123456
L'économat des FFA, organisme miltiaire soutenant aussi bien la troupe que les familles en garnison, mettra en oeuvre un parc important de matériels, le plus souvent d'origine française. Le personnel de l'économat étant sous un statut civil particulier, les véhicules reçurent une plaque du type E III 123456
En dehors de cette distinction de couleur au niveau des plaques d'immatriculations, les véhicules des FFA étaient enregistrés dans la même série que les autres véhicules des armées.
MERCEDES-BENZ 280 immatriculée III 601 1059 d'une unité non identifiée des Forces Françaises en Allemagne photographiée en 1971.
© Droits Réservés - Auteur Inconnu
SYSTEME D'IMMATRICULATION ALPHA-NUMERIQUE DE 1950 A AUJOURD'HUI
SPECIFIQUE AUX ENGINS SPECIALISES NE CIRCULANT PAS SUR LA VOIE PUBLIQUE
Certaines catégories d'engins spécialisés en sont pas immatriculés dans les système numériques standards à six, sept ou huit chiffres mais dans une série alpha-numérique comportant une lettre et six chiffres. La raison du rattachement de certains véhicules à ce système alpha-numérique reste mystérieuse car on trouve des chariots élévateurs lourds indentiques dans les séries standards et la cette série spécifique.
Le système alpha numérique a été instauré en 1950 et a perduré sous la même forme jusqu'en 2013
1950-1959 | 1960-1969 | 1970-1979 | 1980-1989 | 1990-1999 | 2000-2009 | 2010-2013 |
III A 000001 | III B 000001 | III C 000001 | III D 000001 | III E 000001 | III F 000001 | III G 000001 |
à | à | à | à | à | à | à |
III A 900001 | III B 900001 | III C 900001 | III D 900001 | III E 900001 | III F 900001 | III G 300001 |
SOVAM K15 immatriculé III F600012 appartenant au 6° Régiment du Matériel photographié en 2022
© Direction Nationale d'Interventions Domaniales
L'instruction n° 19600/DEF/SIMMT/SDTL/BEQT relative à la mise en oeuvre de la gestion logistique des biens du milieu terrestre de 2014, instaure l'identification la notion d'identification du MOA, service ou direction au même titre que dans la série numérique standard.
Code | Armées & Services | 2014-2019 | 2020-2029 |
2 | Gendarmerie Nationale | III 2G40001 à III 2G90001 | III 2H00001 à III 2H90001 |
3 | Service de l'Infrastructure de la Défense | III 3G40001 à III 3G90001 | III 3H00001 à III 3H90001 |
4 | Direction Interarmées des Réseaux d'Infrastructure et des Systèmes d'Information | III 4G40001 à III 4G90001 | III 4H00001 à III 4H90001 |
6 | Armée de Terre | III 6G40001 à III 6G90001 | III 6H00001 à III 6H90001 |
7 | Armée de l'Air | III 7G40001 à III 7G90001 | III 7H00001 à III 7H90001 |
8 | Marine Nationale | III 8G40001 à III 8G90001 | III 8H00001 à III 8H90001 |
9 | Directions et Services Etrangers aux Armées, Services Communs | III 9G40001 à III 9G90001 | III 9H00001 à III 9H90001 |
UNAC TNA immatriculé III 6G40018 baptisé "TOMBOUCTOU 2013" du 17° Régiment du Génie Parachutiste photographié en 2017
© Ministère des Armées - Sophie LUTSE
© I-M-F 1914 à nos jours
Date de dernière mise à jour : 31/01/2025